Bois densifié, ou comment se chauffer de façon écologique?
Actuellement, près de 8 millions de ménages en France ont recours au bois-énergie : 6 millions l’utilisent comme chauffage d’appoint et 2 millions en font leur unique moyen de chauffage. Selon le Grenelle de l’environnement, l’exploitation de la Biomasse et plus particulièrement du bois de chauffage devraient constituer 23 % des énergies primaires consommées en France en 2020. Les problèmes d’approvisionnement en électricité et la remontée des prix du fioul et du gaz naturel à partir de janvier 2017 pourront-ils favoriser l’option « Bois densifié » considérée comme le chemin le plus court pour atteindre l’objectif de 2020 ? - Pourquoi peut-on affirmer que le bois densifié est un moyen de chauffage écologique ? - Quelle est sa contribution au développement durable ? - Quel est l’impact du bois densifié sur notre environnement ? - Quels sont les labels d’un bois densifié écologique ?
Pourquoi le bois densifié est-il écologique ?
-
Voici les critères qui prouvent que le bois densifié est un moyen de chauffage écologique :
- Il est fabriqué uniquement avec des déchets connexes des menuiseries ou des branches d’arbres dont les troncs ont été coupés (coupes d’éclaircies, plaquettes forestières). Le recyclage de ces déchets de bois aide à diminuer la pression exercée par l’homme sur la forêt. Ainsi, on peut dire aujourd’hui qu’aucun arbre n’est abattu pour fabriquer du bois densifié. De plus, afin de limiter les émissions de CO2 liées au transport (gaz d’échappement), les usines de densification du bois de chauffage utilisent uniquement du bois de proximité.
- Le bois de chauffage densifié est fabriqué uniquement avec sa lignine naturelle : au séchage comme au compactage, aucun additif de type Colle, paraffine ou cire n’est ajouté. Pour être 100 % naturels, les déchets de bois utilisés dans la fabrication du bois de chauffage écologique sont sélectionnés d’une manière rigoureuse. Les sous-produits du bois portant des traces de peinture ou de vernis sont automatiquement mis à l’écart.
- Un séchage et un compactage à l’usine de densification : après avoir été nettoyés et dépoussiérés, les sous-produits du bois subissent 2 opérations concomitantes : un séchage à des températures allant de 80 à 85°C et une compression mécanique de 200 à 300 bars. À la fin de la chaine, on obtient un bois densifié avec des taux d’humidité compris entre 7% et 10%. Le séchage naturel des bûches traditionnelles ne donne que des taux de 15 à 20 % sur 2 ans ! Parmi tous les types de bois-énergie, le bois densifié est le bois le plus sec.
- Un rendement calorifique très élevé : La masse volumique du bois de chauffage augmente avec le degré de compression qu’il subit : la masse volumique d’un bois densifié labellisé DIN + doit être > 600 kg/m3. Mais elle peut dépasser les 1250 kg/m3 pour certaines formes de bois densifié de haute qualité : poids unitaire de 1,5 à 2,5 kg pour les bûches densifiées. Avec des masses volumiques aussi élevées, la combustion du bois densifié ne peut être que de l’extérieur, c'est-à-dire du degré d’ouverture du tirage d’air de votre appareil de chauffage. Avec un tirage minimal, on comprend alors pourquoi le bois densifié bat tous les records de durabilité (temps de combustion) avec un PCI qui va de 4,6 à 5,5 kWh/kg et un rendement calorifique qui va de 85 à 95 % !
- Le bois densifié donne un rendement calorifique élevé et constant dans le temps. En allongeant le temps de combustion au maximum, il donne une autonomie plus importante à votre système : en plus des économies qu’on pourra réaliser, les réapprovisionnements en bois de chauffage deviennent moins fréquents et les émissions de CO2 dues aux gaz d’échappement des véhicules diesel diminuent.
- Les meilleures conditions de stockage : le bois densifié occupe le 1/3 ou le ¼ de l’espace de stockage réservé au bois de chauffage traditionnel. En palettes plastifiées ou en sacs pratiquement sans poussière et sans parasites, il peut se stocker facilement à l’intérieur.
- Un bilan carbone nul : la quantité de CO2 qui résulte de la combustion du bois de chauffage ajoutée à celle de son transport est équivalente à celle qui est absorbée par l’arbre durant sa période de croissance (phénomène de la photosynthèse). La combustion du bois écologique émet dans l’atmosphère 10 à 12 fois moins de CO2 que le chauffage au fioul !
Bois densifié et développement durable
La France possède aujourd’hui la 3ème forêt en Europe après la Suède et la Finlande. Elle représente 29,4 % du territoire et s’étend sur 20,6 millions d’hectares. C’est la proportion la plus élevée depuis le moyen âge ! Cette croissance qui s’est poursuivie jusqu’en 2006 est le résultat d’une gestion durable des forêts : chaque année, on enregistrait plus de 80 millions de nouveaux arbres plantés (110 millions de m3 de bois sur pied), soit le double des arbres abattus pour un usage industriel ou pour le chauffage (55 millions de m3). Il en résulte que la surface boisée gagne chaque année ente 33 000 et 50 000 hectares. Le financement du fond stratégique de la forêt et du bois provient de l’Etat (20 %), des propriétaires privés et des autres intervenants dans la filière Bois (industriels, commerçants…).
Le bois densifié est fabriqué uniquement avec les sciures et les copeaux de la 1ère transformation du bois ou par les coupes des branchages d’arbres abattus uniquement pour leurs écorces. Les arbres déjà abattus sont ainsi valorisés une 2ème fois. Cette valorisation par la densification mécanique diminue le rythme d’abattage de nouveaux arbres. Les bûches ou les granulés de bois sont fabriqués uniquement avec du bois naturel. Aucun additif chimique ne leur a été rajouté. En remplaçant les énergies fossiles, le bois densifié diminue le volume des émissions de GES (gaz à effet de serre) dans l’atmosphère et contribue ainsi à freiner le réchauffement de la terre. Sa combustion ne dégage aucun gaz toxique susceptible de représenter un danger pour la santé des occupants de la maison ou pour l’environnement. Contrairement à celui du pétrole brut ou de ses dérivés, le transport du bois densifié ne représente pas de risques majeurs pour l’environnement terrestre ou maritime (marées noires, dégâts des écosystèmes aquatiques…). En s’approvisionnant chez des producteurs locaux, les fabricants de bois densifié contribuent à l’allègement de la facture énergétique des moyens de transport.
Bois densifié : une énergie très propre
Durant la livraison, le stockage ou l’alimentation de l’appareil de chauffage, le bois densifié ne laisse ni poussières ni parasites. Avec une combustion presque parfaite, il possède un taux de cendre compris entre 0,3 % et 0,5 %. Comparé à celui des autres types de bois de chauffage, c’est le taux le plus bas. Pour certains appareils, le ramonage des circuits d’évacuation des gaz n’est plus nécessaire. Avec un bois très sec (humidité autour de 7 %), la vitre de votre appareil de chauffage à bois densifié reste très propre, surtout quand elle n’est pas en contact direct avec le feu. Avec des densités très élevées, les granulés de bois ne risquent pas de s’effriter. C’est pourquoi l’alimentation automatique des cheminées ou des poêles à pellets ne pose aucun problème. Les problèmes de la vis sans fin ne se produisent qu’avec des granulés de bois de mauvaise qualité (couleurs foncées).
Comparé aux autres combustibles utilisés dans le chauffage domestique, le bois densifié est le moins polluant pour l’atmosphère. Son bilan carbone est neutre. À titre d’exemples, 1 kWh de granulés de bois émet presque 18 fois moins de CO2 que le fioul et 10 fois moins que le gaz ! Concernant les émissions de particules fines dans l’air, le bois densifié est aussi le moins polluant : entre 40 et 90 mg/Nm3. Avec des émissions de CO (mono oxyde de carbone) comprises entre 0,04 % et 0,12 %, le bois densifié offre un bon niveau de sécurité d’utilisation.
Bois densifié : les labels de qualité
1/ « NF granulés biocombustibles solides » : avec ce label, les granulés de bois ou pellets sont fabriqués avec des taux de soufre et d’azote acceptables (1 à 2 %) et avec l’amidon de maïs comme accolant naturel. Ils sont destinés aux poêles et aux chaudières dont l’approvisionnement est automatisé. Les granulés NF biocombustibles solides Haute performance représentent le bois densifié le moins humide (entre 7 % et 10 %), avec un taux de cendres ≤ 0,7 %, un niveau de rendement calorifique très performant (entre 80 % et 95 %) et un taux d’émission de particules fines faible (≤ 1 %).
2/ « DIN plus » : ce label appartient à la société allemande DIN CERTCO. Les granulés bois de chauffage qui portent l’étiquette DIN plus ont un taux d’humidité ≤ 10 %, un taux de cendres ≤ 0,7 %, un taux d’additifs entre 1 et 2 % et des émissions de particules fines ≤ 1 %.
3/ « Flamme Verte » : ce label français créé en 2000 par l’ADEME est attribué aux appareils de chauffage à bois les plus évolués au niveau du rendement énergétique, les moins polluants pour l’atmosphère (taux d’émission de particules fines) et les plus sécurisants pour l’utilisateur (émission de CO ou monoxyde de carbone…). À partir du 01/01/2015, le label « Flamme Verte » ne concerne que les appareils suivants classés selon le type de bois de chauffage et le niveau de performance minimale exigé :
-
►Pour les appareils de chauffage à granulés de bois, le label « Flamme Verte » comporte désormais 2 niveaux de certification avec un seuil minimal de 5 étoiles :
- Les appareils certifiés 5 étoiles doivent avoir un rendement calorifique ≥ 85 %, un volume d’émissions de particules fines ≤ 90 mg/Nm3 et une émission de CO ≤ 0,05 %.
- Les appareils certifiés 6 étoiles et plus doivent avoir un rendement calorifique de 87 % et des émissions ≤ 40 mg/Nm3 pour les particules fines et ≤ 0,04 % pour le CO.
-
►Pour les appareils à bûches, le rendement calorifique minimal est fixé à 75 %. Les autres exigences diffèrent en fonction du nombre d’étoiles attribué à l’appareil :
- Les appareils certifiés 6 étoiles, le volume des émissions de particules fines doit être ≤ 50 mg/Nm3 et celui du CO ne doit pas dépasser 0,15 %.
- Les appareils certifiés 7 étoiles, le volume des émissions de particules fines doit être ≤ 40 mg/Nm3 et celui du CO ne doit pas dépasser les 0,12 %.
►Pour les chaudières, les exigences diffèrent en fonction du type d’alimentation en bois :
-
1. Les chaudières à alimentation manuelle doivent avoir un rendement calorifique ≥ 80%. Les autres exigences diffèrent selon le nombre d’étoiles attribué à la chaudière :
- 60 mg/Nm3 de particules fines et 0,06 % de CO comme plafonds pour les chaudières à bois certifiées 6 étoiles.
- 50 mg/Nm3 de particules fines et 0,05 % de CO comme plafonds pour celles qui sont certifiées 7 étoiles.
-
2. Les chaudières à alimentation automatique doivent avoir un rendement calorifique ≥ 85 % pour les 5 étoiles et ≥ 87 % pour les 6 ou 7 étoiles. Les autres exigences sont comme suit :
- Pour les émissions de particules fines, les nouvelles limites maximales vont de 40 à 30 mg/Nm3 pour les appareils labellisés 6 et 7 étoiles.
- Pour les émissions de CO, les nouvelles limites sont de 0,05 % et de 0,04%.